dimanche 30 mai 2010

Dennis Hopper, une légende hollywoodienne

Dennis la belle gueule a commencé jeune. Sous contrat avec la Warner dans les années 50 comme acteur prometteur il est aux premières loges sur le belvédère du Griffith observatory quand James Dean joue du couteau dans le mythique La fureur de vivre de Nicholas Ray. On l'aurait même vu dans Johnny Guitar! Mais la politique des studios c'est pas son truc. Il devient finalement un artiste west coast, grand photographe du Los Angeles des années 60, il est là avec ses amis Ruscha ou Rauschenberg. Il fréquente même l'immense Marcel Duchamp à la fin de sa vie qui passait par la. C'est lui et son Nikon qui couvrent la session d'enregistrement la plus démesurée de l'histoire du rock: River deep mountain high de Tina Turner sous la direction de son ami dégénéré Phil Spector. Dans sa villa des collines au 1712 Crescent Heights, toute la scène artitistique et rock locale ainsi que les futurs acteurs du Nouvel Hollywood passent. Roger Vadim et Jane Fonda sont des habitués et il couvrira leur mariage a Vegas. Dennis revient au cinéma en interprétant et co réalisant le film qui allait changer et sauver Hollywood: Easy rider. Il repousse les limites cinématographiques avec The last movie mais surtout celles de la défonce. Un art de vivre pour lui! Seul Keith Richards a du faire mieux et encore... Il joue son propre rôle dans le sommet de la folie du cinéma américain des années 70, Apocalypse Now, un photographe défoncé perdu dans un monde parallèle. Même Coppola a failli craquer. Il a erré chez Wenders dans L'ami américain et on l'a même aperçu dans un film réalisé par Francois Weyergans...
Puis il s'entoure la tete de dynamite et allume la mèche pour une expérience "artistique". Conséquences: Il arrête la défonce et devient Républicain! Il est alors le second rôle le plus génial d'Hollywood. Il est monstrueux dans Blue Velvet quand Lynch s'impose cinéaste et est le premier a donné corps comme personne a la prose Tarantinienne dans True Romance. Il a aussi réalisé quelques bons films comme Out of the Blue, Catchfire, Colors. Épousé des femmes sublimes, de la fille d'un grand agent Hollywoodien, Brooke Hayward, à la chanteuse des Mamas and Papas, Michelle Phillips, and passant par la créature Antonionienne de Zabriskie Point, Daria Halprin... Quel autre homme plus que lui aura mieux incarné le Hollywood de ces 50 dernières années dans toute sa grandeur, créativité et folie??? Du Hollywood mythique des grands studios aux artistes pop, de la nouvelle scène rock californienne des sixties à la révolution hollywoodienne des années 70 il en a était un acteur principal ou un précieux témoin. Je dirais même plus, il a été le monstre sauvage d'Hollywood! La cinémathèque française ne s'y était pas trompé en organisant une formidable rétrospective l'an dernier que son immense talent méritait. J'avais eu la chance de le voir a cette occasion. So long Dennis!