dimanche 28 octobre 2012

Week of the Horse

Day 1
Sur une commande de Bob Gérard ( je ne pouvais pas refuser son offre de 1000€) voici donc le journal de ma semaine angeleno. Je m'excuse d'avance pour la totale futilité de ces propos.
D'entrée les choses sérieuses ont commencées. Roissy n'entendait pas se faire detronner de son titre de "pire aéroport au monde" comme ça. Complice: la RATP. Après un interminable voyage d'
une heure j'arrive au terminus de la ligne B du RER qui dessert mon terminal. Sur le quai pourtant, aucune indication pour un quelconque aéroport et sur les 4 escaliers qui remontent à la surface seulement 1 Escalator dans cette gare pourtant moderne... De plus il semble que pour la RATP Roissy soit une gare de TGV, ah bon? Je trouverai quand même la direction de mon terminal et après 15 minutes de marche (sic) j'arrive au comptoir American Airlines. Il y a 2 heure de queue! Pourtant ils l'avaient bien planqués!! Inutile de vous préciser que le réseau 3G est quasi inexistant. Roissy, miroir de la France d'aujourd'hui.
En route pour Chicago. Ils ont mis le plus gros duty free à l'embarquement des compagnies américaines ces malins de francais, on y trouve par exemple du vin à 29000€, oui vous avez bien lu. Bon, ok, c'est de la Romanée Conti mais quand même. Et d'ailleurs si je devais un jour acheté une bouteille de vin à 29000€ ça ne serait pas dans un que je le ferais! Je me contenterai donc d'une petite bouteille de Vittel à 2€80!
Ce vol AA41 est une grosse déception. J'ai l'impression d'être dans un bus. L'avion n'est pas de première jeunesse, il n'y a pas d'écran personnalisé... C 'est donc zéro film que je vais regarder pendant ce vol de 8h44! Les hôtesses sont moches et sont en pantalon. De plus, hormis la bière et le vin les alcools sont payants! Indigne d'un vol transatlantique. American Airlines est pire qu'Air France, la honte! Inutile de vous dire que je ne reprends plus cette compagnie pour traverser l'océan. En partant sur le tarmac à côté de nous j'ai regardais avec envie ce Boeing de Cathay pacific. J'ai imaginé ses hôtesses au physique de mannequin et aux jupes bien ajustées. Ses voyageurs nourrit de mets princiers, arrosés au champagne et leurs installations audiovisuelles dernier cri. Les asiatiques dominent bel et bien le monde.
Bon alors quand est il autour de moi?
Qu'est ce que m'a réservé le destin?? 3 passagers concentrent particulierement mon attention. Mon binôme, un américain dans les 45 ans, totalement dans son monde, alternant parties de mots flechés et vidions de les infiltrés ( a Martine Scorcizi pictcheure) sur sa tablette.
Ce vieux bourgeois bcbg 2 rangs devant moi qui lit le new york Times sérieusement depuis 2 heures mais qui vient quand même d'aller chercher sa 3ème bouteille de pinard! Il y a aussi cette blonde énigmatique et désirable à côté de moi de l'autre côté du rang qui m'a demandé mon magazine American Airlines version latino avec un drôle d'air... Elle en est à son deuxieme Canada Dry et je ne sais vraiment pas comment interpreter cette information! Elle doit être américaine mais elle a quand même un truc différent, notamment un joli foulard dans les cheveux et je suis assez sensible à ce genre de détail. Quand à moi j'ai préféré faire l'impasse sur le vin rouge (souvenir de brûlures d'estomac sur un Paris New York!). Je tourne donc à la bière. Et puis j'ai mon iPod magique, celui qui n'est chargé que de tubes, hymnes et autres chef d'œuvre, ce qui fait que je le mets en lecture alleatoire et je n'ai jamais à choisir ce que je vais écouter, en effet les chansons géniales s'enchaînent! À l'allumage c'est Si tu suis mon regard de Biolay qui est tombé. Je vous épargne les enchaînements c'est indécent. Et puis contrairement à tous ces ricains je n'arrive pas à dormir. Je m'envoie en l'air à 12000 et vous voudriez que je m'endorme?? Impossible!!! En tout cas je viens de comprendre pourquoi Steve Jobs a inventé l'ipad. Il a pris un long courrier American Airlines et il avait envie de se faire un film! Ils en ont tous un autour de moi et se matent des films, de là à interrompre les infiltrés pour se faire une partie de mots flechés...
Chicago. Ça n'aura pas duré longtemps mais j'ai pu prononcé cette phrase l'espace d'une heure:"je suis à Chicago!" Grâce à American Airlines j'ai eu droit à un 2ème contrôle sécurité et à Chicago ça veut dire quelque chose! Enlevage de chaussure obligatoire et encore j'ai eu de la chance d'avoir droit à un raccourci sinon j'aurais du faire des gestes bizarres passées au rayon X!
À l'immigration et à la douane par contre ils ne m'ont pas emmerdés malgré la diffusion d'un long clip particulièrement anxiogène pendant l'atterrissage à Chicago. En plus j'avais abandonné mon stylo à une fille en panique que j'ai évidemment perdu de vue craignant d'en avoir besoin par la suite... Un stylo hôtel Maisonave de Pampelune tout de même. Cette charmante brune au pantalon fushia doit donc penser à moi comme à un espagnol ce soir en manipulant mon stylo... Me voilà donc dans le vol de 4h20 pour Los Angeles d'une durée de 4h20. Je n'ai pas eu le temps de boire, je me sens totalement déshydraté. À bord les latinos sont en force!
Après avoir lu une interview d'anthologie de John Waters dans So Film (celui avec le nain en couverture) j'ai pu assister à un spectacle non moins anthologique: l'arrivée sur Los Angeles par le hublot. Entre chien et loup, d'est en ouest, la ville tentaculaire baignée de lumière rose d'où se détachait, presque irréelle la skyline et les collines. On pouvait imaginer le Hollywood sign. Au loin un autre avion en descente, les freeways étaient comme des serpents bicolores (phares/feux arrières rouges) s'étirant à perte de vue. À l'horizon le Pacifique, juste en dessous un hippodrome avec une pensée pour Bukowski. Touch, welcome in Los Angeles by night.
ATTITUD
Et pour 1er repas, déjà un des meilleurs hamburgers de la ville à prix modique.




Day 2
Je m'etais dit pour ce cour voyage que je ferai abstraction du Jetlag. Je dormirai la nuit et je serai éveillé la journée. Merde alors! J'ai quasiment pas fermé l'oeil de la nuit. Mon ventre et ma vessie ne comprenaient pas ce qui se passait, ils ne semblaient pas être au courant de mes nouvelles intentions.
Je suis hebergé dans un grand et beau appartement en plein cœur d

e Sofax, mid Wilsire, ambiance années 40, ambiance film noir. J'ai l'impression d'être dans un bungalow du château Marmont, c'est enivrant comme atmosphère.
En plus il fait beau et la température est de 30 degrés aujourd'hui. On pourrait d'ailleurs lister facilement les différences avec Paris: le ciel est bleu, le soleil brille, la température est supérieure à 25 degrés, les gens sourient, les commerçants sont accueillants et les automobilistes respectent le code de la route.
Aujourd'hui je fais le piéton, un acte subversif à L.A.! Je vais marcher sur ces fameuses plate bandes faites de plaques de bétons qui séparent les trottoirs en gazon des jardins des maisons. C'est d'ailleurs une particularité de Los Angeles. Je ne l'ai jamais vu ailleurs. Ça me permet aussi de reconnaître tout de suite un film ou une série tournée à L.A même quand comme Monk ce n'est pas censé s'y passer.
Bref, à un moment donné il a fallu que je traverse San Vicente Boulevard... Une putain d'avenue, large! J'arrive sur Fairfax et tombe sur ce pub dont on m'avait dit du bien. Il est midi ici, c'est à dire qu'il est 21h en France. Dans un somptueux pub irlandais des femmes se mettent en 4 pour me trouver France Espagne a la télé. Ça passe sur ESPN! Je commande une Guiness presque gené pensant que ce match sera inintéressant et que je ne resterai pas longtemps mais au fur et à mesure il s'avère passionnant. Me voilà donc à commander l'excellent menu du jour et une nouvelle pinte jusqu'à l'égalisation de la dernière seconde par Giroux. Impressionnant! Ça faisait drôle de voir ces crétins de joueurs français à l'autre bout du monde mais une fois n'est pas coutume, ils nous ont fait plaisir aujourd'hui.
je pouvais partir l'esprit fier au LACMA, le grand musée de la ville, du comté pour être précis. Certainement l'endroit le plus climatisé de la ville. Avec un Record de caille dans la salle des toiles qui m'intéressent le plus! Il y a pléthore de Picasso, le grand Matisse vert vu l'an dernier à l'expo des Stein et un beau Modigliani. Du lourd. Mais je n'ai pas vu le David Hockney que je cherche, Mulholland Drive, the Road to the studio, celui pour lequel j'étais spécialement venu. Après enquête je le débusque à l'étage de l'art américain. C'est ce qu'on appelle un chef d'œuvre. Œuvre foisonnante et pop aux couleurs exacerbées, à la dimension Guerniquesque on y retrouve Mulholland drive qui serpente, la valley, des grands poteaux électriques, la propre maison de Hockney et sa piscine, à la Hockney forcement, des terrains de tennis et les collines toutes en couleur. Merveilleux tableau.
P.S: je viens d'apprendre le surnom de Michael Mann à Hollywood: Michael Manniac!




Day 3
Aujourd'hui, journée Hollywood et raison officielle de mon voyage: le concert de Neil Young & Crazy Horse au Hollywood Bowl, ou comment réaliser plusieurs fantasmes en une fois! Le 1er c'est voir enfin le Crazy Horse sur scène que j'ai toujours raté et qui est certainement l'un des meilleurs groupes de rock de l'Histoire en live et le 2ème c'est d'assister à un concert dan

s cet amphithéâtre niché au cœur des collines d'Hollywood, là où ont joué tant de groupes mythiques par le passé comme les Doors et les Beatles par exemple. John Cassavetes y dirige aussi un orchestre dans un épisode de Colombo. Bref, cet endroit me fascine. En fait mon fantasme c'était de voir les Who au Hollywood Bowl mais avec la mort de Keith Moon ça a perdu de son intérêt. Ça sera donc le Horse avec son légendaire leader, Neil Young, accessoirement le plus grand rocker de l'Histoire, je n'hésite pas à le dire!
En attendant, me voilà donc à faire le touriste sur Hollywood Boulevard sous un soleil de plomb. Après le passage obligatoire à la librairie Larry Edmunds (ils ont quand même un livre de photos sur Dudley Moore) je trace directement chez Musso & Frank. Y a pas grand monde à 15h45. Je commande mon gimlet au bar, la boisson préférée de Philip Marlowe. Où sont les alcooliques je me demande, les écrivains américains qui se sont tous saoulés ici?? Je bois à leur santé! Après une petite virée parmi les pinzouts autour du Chinese theatre je passe chez Pig N Whistle me jeter une vodka red bull, pour combattre le jetlag évidemment! Le lieu est beau, historique mais sans âme. J'en profite donc pour essayer Boardner's juste à côté. C 'est fou mais je n'y étais jamais allé! Ils sont en mode Halloween. Il fait quasiment nuit à l'intérieur comme dans beaucoup de bars américains. Évidemment le vin que je commande, ils n'en ont plus! J'avais pourtant mis longtemps à le choisir grâce à l'aide d'un système de péréquation personnel incluant prix et qualité! LOL. Je vois sur le mur que c'est le jour du whisky. Ok, va pour ça je dis à la serveuse. En fait le truc c'est une bière et un shot de whisky pour 7$. Ok je dis. Ça s'enfile des doses surnaturelles de jaggermaister juste à côté de moi. Quand on pense qu'Orson Welles venait ici! Pas de doute qu'il entre, il repose à l'état de cendres dans la propriété d'Antonio Ordonez à Ronda.
6h00. Direction le Bowl comme on dit par ici. Et il y a déjà un monde fou qui afflue vers l'amphithéâtre. Les angelenos sont à l'heure au spectacle! Malgré des températures digne d'un mois d'août dans le sud de la France, la nuit tombe, nous sommes bel et bien le 17 octobre. Je vais récupérer mon ticket au will call (zéro queue, j'adore) puis je déambule dans l'enceinte du Bowl. Il y a plein de petites boutiques de bouffe et de bars mais attention, ici on pratique le prix sèchement sodomite. Tout coûte une fortune ce qui n'empêche pas qu'il y ai la queue partout! Je me prends quand même des gâteaux et une bière et je rejoins ma place. Malgré les 108$ de ma place je suis assez loin! Mais bon je suis dans l'axe central absolu, place n#1. La première partie est déjà finie et Los Bolos entrent sur scène, le moment idéal pour aller chercher un verre de vin! Quand je reviens, l'erreur de programmation de la soirée a déjà finie. Je peux admirer le cadre exceptionnel dans lequel je suis. L'amphithéâtre est gigantesque, 18000 personnes, et bourré à craquer. Derrière la scène hémisphérique les colines d'Hollywood se découpent parfaitement. J'imagine Mulholland drive serpenter juste au dessus. On voit aussi très bien le Hollywood sign sur la droite. Disons qu'on imagine car il fait maintenant nuit mais on imagine très bien. La scène est la même que dans Live Rust avec des faux amplis géants et un micro géant a l'ancienne. Une bonne demie douzaine de roadies déguisés en scientifiques mabouls avec leur blouses blanches s'agitent sur la scène. Et puis il y a eu le noir, on a écouté religieusement A day in the life des Beatles intégralement. Je sais ce qu'a voulu nous dire Neil: c'est la meilleure pop song de l'Histoire. L'enchaînement est pour le moins inattendu: alors que Neil Young vient d'entrer sur scène en compagnie du Crazy Horse ils nous balancent l'hymne américain avec la bannière étoilée en fond. Je rappelle que Neil Young est canadien! Tout le monde est debout y compris votre humble serviteur le bras tendu avec son verre de vin de rouge au bout!
L'etandart pirate flotte sur la batterie de ce vieux renard de Ralph Molina. Poncho, qui a pris un coup de vieux, arbore son sempiternel tee shirt d'Hendrix. Et Neil? Mais j'ai l'impression qu'il porte un tee shirt South Park!! Quand à Talbot, il est en chemise blanche as usual.
Ça a attaqué dans le dur direct, une petite chanson d'un quart d'heure pour se chauffer. Précision: la scène est tellement loin qu'on doit regarder les 4 grands écrans pour les détails et autre gros plans. Personne ne fume, il est interdit de fumer, et pourtant j'ai l'impression d'être immergé dans un perpétuel nuage de beuh... Et que croyez vous qu'il advint ô mes bien chers frères? Que croyez vous que Neil fit?? Et bien il enchaîna avec Powderfinger en 2, rien que ça! Un chef d'œuvre. Et puis le concert passa très vite enchaînant les longs morceaux très noise. Y a eu un petit break à l'heure de jeu avec Needle and damage done puis c'était reparti avec son monstrueux dernier single de 20 minutes Walk like a giant et puis on a eu Cinamon girl aussi annoncé par la meilleure vanne de la soirée:" it's à brand new song, I wrote it this morning!" C 'est un hymne Youngien depuis 40 ans! Ce qui est fou c'est que Neil a toujours la même voix malgré ses 65 balais. C'est impressionnant. À un moment ils ont attaqué Fuckin up. Voir en gros plan sur les écrans géants Poncho nous adresser des doigts d'honneur m'a totalement excité. J'ai dévalé les escaliers, un étage puis deux. J'avais bien gagné 50m! Mais au niveau des boxes (style loge à Roland Garros) le service de sécurité empêchait de passer malgré 3 tentatives pour prendre au dépourvu la vigile. J'étais donc là dans l'allée avec mes nouveaux amis, ceux qui savent que Neil Young est l'unique punk rocker de l'Histoire (avec Mark E Smith évidemment). Voir le Horse en formation serré comme ils savent si bien le faire quand ils se mettent à jouer en se regardant, en se touchant presque était un vrai bonheur. Ils ont joué Hey Hey My My puis un dernier rappel. 2 heures de concert qui sont passées trop vite. Mais Neil Young est toujours aussi impressionnant, sauvage, jeune, fougueux, électrique. Sonic Young! Il arrache tout, il est en train d'enterrer tout le monde. Ce mec ferait presque peur! C'est bien le Loner tant il est seul là haut sur les cimes, sans concurrence aucune.
WISDUMB


Day 4
C'est à 3h du matin, quand je me suis réveillé en nage (quel chaleur sur Los Angeles!) et à l'agonie que j'ai compris que tous les verres que j'avais bu la veille étaient alcoolisés! En même temps j'aurais du m'en douter et j'ai donc pris cette sage décision, là dans une chambre à Los Angeles à 3 h du mat, "j'arrête l'alcool!".
Le but de la journée c'était d'aller enfin au
 cimetière de Forest Lawn, là où ils ont mis Michael Jackson, pour aller voir toutes ces légendes hollywoodiennes. 

Le truc c'est qu'il y a 2 cimetières Forest Lawn! Avec des stars dans les 2. L'un est à Glendale, l'autre est dans les Hollywood hills. Nous voilà parti à Glendale. C'est absolument gigantesque comme endroit, on circule en voiture à l'intérieur. Ce sont des grandes pelouses vertes avec quelques arbres, que dis je des vallons, un manoir à l'anglaise, des églises, des statues et même un musée qu'on n'a jamais trouvé. On a quand même vu des trucs dans cet endroit où le touriste n'est pas le bienvenue et où prendre des photos est interdit. On a bien deviné où se cachait Michael Jackson. Et puis à l'intérieur du colombarium c'était les tombes de Elizabeth Taylor, Jean Harlow, "la blonde platine" et Irving Thalberg," le dernier nabab". Je ne me souviens plus des autres mais y a eu Spencer Tracy à un moment. Pas trouvé non plus Errol Flynn comme le musée absolument pas indiqué avec son expo Picasso Braque Léger! Ils avaient bien planqués Bogey aussi. 
Après un passage à Chipotle, l'excellente chaîne de bouffe mexicaine pour hipsters, pour ingurgiter d'excellents tacos direction Forest Lawn Hollywood. Fritz Lang ne m'échappera pas! Ça a été dur mais le maître Viennois est bien là au côté de sa femme Lily dans l'herbe verte. FRITZ LANG! Et puis tant qu'à rester dans les génies d'Hollywood voici Buster Keaton. Séquence émotion. J'ai aussi étoffé mon palmarès de tombes de star avec Bette Davis, Stan Laurel, Albert Broccoli... Quel paisibilite ces cimetières-parcs.
En partant nous longeons les studios Warner Bros et je pense alors que si Clint Eastwood travaille à son bureau de Malpaso aujourd'hui alors il est à 100m à vol d'oiseau de moi!

1EN SOI
Le soir c'était les 90 ans de l'Egyptian theatre sur Hollywood boulevard, ce cinéma des annees 20 en forme de temple égyptien qui accueille désormais l'American cinematheque. Pour l'occasion ils ont projetés le même film qu'il y a 90 ans: Robin des bois d'Allan Dwan avec Douglas "Jean Dujardin" Fairbanks! La Fox faisait même un reportage sur place avec une blonde surnaturelle. Anniversaire oblige des tas de gens sont venus parler avant le film, ça a été interminable. Mention spéciale à 2 intervenants dont un vieux critique de Los Angeles quasiment momifié, mi pathétique mi flamboyant. Le gars en question a commencé à parler dans son style inimitable avant de s'interrompre brutalement. J'ai sérieusement cru qu'il allait claquer devant nous. Vous savez quoi? Il avait avalé un pop corn de travers! Car il faut savoir que les cinéphiles américains qui vont voir des films muets à la cinémathèque se gavent aussi de pop corn et de coca. Après le type ne s'arrêta plus de raconter des anecdotes des temps ancestraux. Puis il y a eu une femme qui nous montra une paire de bottes, celles que portaient Fairbanks dans le film. Les bottes de Robin des bois quand même!! Applaudissements. Car ils applaudissent tout le temps les américains au cinéma même pendant le film. Il faut dire qu'à un moment Fairbanks a fait une descente de rideaux vertigineuse!
Day 5
Aujourd'hui j'ai pas envie de me faire chier, pas envie de conduire donc pas envie d'aller louer une voiture. Je pars donc à pied sous un soleil divin à Farmers' market. C'est là que Scully fait ses courses dans Body Double! C'est un endroit fort agréable où l'on peut manger et il y a un maul extérieur à la mode: the grove. Je me fais un plat de pâte au soleil, tranquille
. Ici on s'emmerde pas avec un plateau, les serveurs débarrassent les tables à l'aide de bacs!
Au rayon vin du supermarché, Coppola ne fait pas de la figuration. Il a monté un véritable empire vinicole qui lui permet de financer ses films. Du vin, des films, Sofia... Coppola est vraiment mon héros!
Mais la plus belle trouvaille de la journée je vais la faire au rayon magazine. Mob Candy ça s'appelle. C'est un magazine improbable sur les gangster italo-américains! Avec Tony Napoli en couverture! J'ai cru que c'était une parodie mais non ça a l'air très sérieux. On trouve également au sommaire des articles sur des types qui répondent aux doux noms de Chris "the greek" Panaghi ou Sammy "the bull" Gravano! Il y a aussi un papier sur le casse de la Lufthansa et sur le type qui a inspiré De Niro dans les affranchis. Vous imaginez un équivalent en France avec des articles sur Dede la sardine ou Frisco la belette?? J'ai embarqué le magazine direct!





Day 6
Je me suis enfin décidé à aller louer une voiture. évidemment ils ont pas pu s'empêcher de me donner une voiture énorme, un vrai paquebot ambulant, en l'occurrence une Honda Sonata. Mais quel plaisir de conduite là dedans. Je suis donc parti à l'assaut de Pacific coast highway, PCH pour les intimes, la route qui longe l'océan. C'est sans aucun doute ma route préférée au mo
nde. Un remède anti dépression absolu. Vous êtes sur cette route entre Pacifique et falaise, vous ne pouvez qu'être heureux! Même si le temps est nuageux aujourd'hui le bonheur est intact. Du bon son dans la platine et en route vers Malibu. Les surfeurs sont de sorti aujourd'hui, pas mal de Harley aussi. Apres une bonne dizaine de miles, je me trouve
un beach café pour déjeuner, sur une petite plage. Ça ne restera pas comme l'un des pires moments de l'année!
VALIBU
Je décide de rentrer par Sunset boulevard. Je traverse Pacific Pallissades, là où habitent Spielberg et Johnny, puis je coupe par Beverly Hills. Ville toujours aussi hallucinante et irréelle avec ses palais à perte de vue.
BLVD FAM
Le soir, c'est encore les 90 ans de l'Egyptian Theatre, mais attention, là c'est la grosse soirée. Ils ont fait ce que nous ne savons plus faire en France. Un bal masqué "Égypte-années 20"! Avec buffet (même si j'ai mangé chez Micelli's avant), plusieurs bars sponsorisés par Chivas et Musso. Il y a aussi tout un tas d'animation ainsi que des tables de jeux façon speakeasy et un orchestre vintage. Il y a aussi eu une projection de vieux films dans la salle, comme un très curieux documentaire auto promo sur Thomas Ince (excellent) et un chef d'œuvre de Buster Keaton que je n'avais jamais vu: Cops. Apres le passage d'un magicien qui fit sortir une splendide blonde vénitienne d'une boite (sic) on enchaina avec un doc d'époque sur la Paramount. C'est toujours un plaisir de voir ce puritain sadomaso de Cecil B De Mille avec ses bottes de cuir en plein tournage! Toute cette party était installée dans la salle, le lobby et la longue cour qui donne sur Hollywood boulevard. Il faut comprendre qu'il y avait 200 personnes costumés façon années 20 dont des tas de Cleopatre. Le meilleur costume de la soirée c'était une fille qui s'était ficelée a des rails factices, genre je suis attachée a la voie ferrée et le train va me passer dessus! C'était un spectacle fascinant pour les yeux parceque c'était pas des costumes à 2 balles. Certaines filles étaient à tomber. J'aurais bien voulu être le photographe officiel de la soirée. À la place j'ai pris des photos mentales, plein!





Day 7
ZTOICHI
Au programme aujourd'hui, Mulholland drive, mon autre route préférée au monde. Je l'ai fait à ma façon, comme j'aime. Je prends la 405 jusqu'à la sortie Mulholland Dr et là le festival peut commencer. La route serpente sur la crête des collines qui séparent Hollywood de la Valley, ce grand quartier résidentiel de Los Angeles qui s'étend à l'infini. On ne sait plus 
où donner de la tête! Dommage que j'ai un léger torticolis. Ce qui me frappe c'est à quel point la route est défoncée!
1er check: le portail de Jack Nicholson avec sa belle allée de roseaux, mais on ne voit pas la maison ni son fameux jacuzzi cher à Polanski. Il y aussi celle de Brando dans le lot. Quelques miles plus loin je tourne à droite sur Torreyson en quête de la Chemosphere House, la maison hallucinante de Body Double maintenant propriété de Benedikt Taschen, notre éditeur allemand préféré, pour la modique somme de $1000000. En même temps vu la baraque c'est pas très cher. J'avais oublié comment ça grimpait sévère dans le quartier. Au moment où je ne crois plus retrouver la maison, elle apparaît soudain devant moi derrière les arbres! C'est fou qu'une baraque comme ça puisse exister! Chemosphere house by John Lautner. Je repars sur Mulholland qui oscille toujours entre jungle et maisons de millionaires, vu incroyable à gauche sur la Valley, vu incroyable à droite sur west LA. Ma troisième étape se trouve sur Outpost, quartier général de David Lynch. Dans une petite rue hyper sinueuse se trouve un ensemble de 3 maisons que j'adore. La maison grise moderne (Dick Laurent is dead) qui sert de décors à Lost Highway, une autre maison grise qui doit lui servir de bureaux et en bas dans le virage, l'une des plus belles maisons de Los Angeles: la Beverly Johnson House de Lloyd Wright (le fils de Frank). Parallélépipède rose avec des frises à motif maya vertes. Et aucune fenêtre sur rue. Devant le garage, un cube est garé. C'est là qu'habite le maître à l'épaisse mèche de cheveux blanche! Dernière étape, le belvédère pour admirer la vue sur la skyline de LA avec le Hollywood Bowl au 1er plan. La meilleure vue sur LA, c'est ici!





Day 8
La journée avait bien commencé avec une apparition surréaliste de Miles Davis dans Miami Vice sur le câble suivi d' un petit dej très américain chez Nick's, un lieu que Starsky et Hutch n'auraient pas reniés! Scrumbl eggs, hasch potatoes , toasts et un truc qui ressemblait à du jambon. Et puis le cauchemar pour aller prendre mon avion a commencé.
VDKASNB
Un bouchon comme 
on n'en fait plus sur Venice boulevard, interminable, il faut dire qu'ils avaient coupé la route. Bref j'ai vraiment cru que j'allais rater mon avion pour Dallas d'autant plus que le terminal de ces crétins d'American Airlines était le dernier ainsi que ma porte d'embarquement sans parler du détournement sur un long couloir externe pour les contrôles de sécurité! Aussi incroyable que cela puisse paraître je suis monté dans cette avion! Et j'ai encore eu droit au spectacle magique du survol de LA, côté Pacifique ce coup ci.
J'ai aussi compris pourquoi les américains croient aux extra terrestres hormis le fait qu'ils soient timbrés. Leurs plaines sont recouvertes de formes géométriques hallucinantes et mystérieuses. C'est très graphique vu d'en haut. Y a beaucoup de cercles aussi. Mais qu'est ce donc je me demande?
Et ce qui devait arriver arriva, je me suis retrouvé à Dallas pendant 1 heure pour ma correspondance pour Paris. Oui, vous avez bien lu, Dallas au Texas. Je suis au Texas. Des sensations pures! J'ai hâte qu'on me pose la question cette semaine:
_t'as fait quoi lundi?
_ben, j'étais au Texas, à Dallas
_à Dallas au Tegzasse??
_ouais au Tegzasse, au TEGZASSE!!
À propos, ils ont un gigantesque aéroport très bien organisé.
R.A.S. sur le vol retour pour Paris.
Je viens de me rendre compte que si on traduit en français le titre de cette chronique cela donne "La semaine du cheval"!! On va garder le titre en anglais alors.
P.S.: Si un jour j'ai du pognon et une voiture aux États Unis j'ai pensé à ça comme plaque d'immatriculation:
BODYDBL

dimanche 2 septembre 2012

"Les 10 meilleurs films de tous les temps"

Comme tous les dix ans depuis 1952 la revue anglaise du British Film Institute, Sight and Sound, publie la liste des meilleurs films de tous les temps établie par un large panel international de critiques et autres historiens du cinéma. La grosse affaire dans le dernier classement qui vient de tomber cet été (dont voici le lien: http://explore.bfi.org.uk/sightandsoundpolls/2012) c'est que Vertigo (Sueurs Froides, Alfred Hitchcock) a pris la première place aux dépens de Citizen Kane qui squattait la place depuis 1962!
Tout ça est évidemment totalement futile et subjectif et ça me rappelle l'excellent petit essai de Tanguy Viel "Hitchcock par exemple" qui contait dans un style drôle l'impossibilité de pondre une telle liste... http://www.decitre.fr/livres/hitchcock-par-exemple-9782350212128.html
A ce propos je pense que Sight and Sound a oublié de me demander ma liste alors la voilà en exclusivité, la liste de mes 10 films préférés tous les temps, rien que ça!

1- LA MORT AUX TROUSSES Alfred Hitchcock


2- SUEURS FROIDES Alfred Hitchcock


3- LE GRAND SOMMEIL Howard Hawks


4- LE PARRAIN & LE PARRAIN 2ème partie Francis Ford Coppola


5- LE TIGRE DU BENGALE Fritz Lang


6- 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE Stanley Kubrick


7- PIERROT LE FOU Jean-Luc Godard


8- APOCALYPSE NOW Francis Ford Coppola


9- BLOW UP Michelangelo Antonioni


10- IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE Sergio Leone




samedi 28 janvier 2012

1998, une année exceptionnelle pour le cinéma américain

1998, si la France gagne la coupe du monde de foot cette année là, les américains emportent la mise haut la main dans la discipline cinématographique. En effet, sont sortis en France entre le 1er janvier et le 31 décembre 1998 dix films de trés haut niveau venu d'outre Atlantique. Une année quasi miraculeuse pour le cinéma américain. Les voici dans l'ordre de ma préférence:

1-SNAKE EYES Brian de Palma
A partir d'un scénario de thriller classique De Palma réussi un film d'une intelligence et d'une virtuosité quasi insolente en y intégrant tous ses ingrédients personnels. Un vrai film d'auteur, le dernier grand film de De Palma. Le dernier plan est un chef d'oeuvre à lui tout seul.

2-JACKIE BROWN Quentin Tarantino
Pour son 3éme long métrage Tarantino adapte un roman pour la seule fois de sa carrière et surprend. Son film dresse le portrait psychologique incroyablement dense et profond de deux personnages d'âge murs. Pam Grier et Robert Forster sont immenses. Le chef d'oeuvre de Tarantino. A noter que la bande originale du film est un miracle, Tarantino est aussi un grand DJ!

3-MINUIT DANS LE JARDIN DU BIEN ET DU MAL Clint Eastwood
Clint Eastwood est certainement le plus grand cinéaste des années 90 où il enchaine les grands films. En 1998, Clint n'est toujours pas essoufflé avec ce film qui nous plonge dans la moiteur de Savannah, Georgie, pendant deux heures et demi brassant une multitude de thèmes et de personnages loufoques, originaux, passionnants. C'est quasiment un remake de Twin Peaks, version south, à la sauce vaudou. Une maitrise de mise en scène assez epoustouflante. Du grand Clint Eastwood (il a bien baissé depuis).

4-THE BIG LEBOWSKI Joel & Ethan Coen
Les frères Coen revisitent Raymond Chandler en ayant une idée de génie, remplacer Marlowe par un loser et sa bande de parasites! Idée subversive quand on y pense pour un film américain. En plus c'est un beau film sur Los Angeles; le Vietnam et l'Irak sont de la partie et c'est l'un des films les plus drôles de ces dernières années. Absolument génial.

5-MARY A TOUT PRIX Bobby & Peter Farelly
Les frères Farelly réalisent le chef d'oeuvre de la comédie américaine burlesque contemporaine mais aussi un très beau mélodrame sur les amours de jeunesse, avec en prime Jonathan Richman qui vient jouer ses chansons dans le film! Que demander de plus? Les Farelly ne retrouveront ces sommets qu'avec "Deux en un" passé beaucoup plus inaperçu que ce film culte.

6-TITANIC James Cameron
Le magnifique mélodrame morbide de James Cameron. En effet, le plus grand succès de toute l'Histoire du cinéma est un film jonché de cadavres!

7-SMALL SOLDIERS Joe Dante
Le dernier grand film de cinéma de mon chouchou Joe Dante. Devant une telle charge contre l'Amérique consumériste et guerrière on comprend qu'il ait été mis au ban d'Hollywood depuis!

8-VELVET GOLDMINE Todd Haynes
L'excellent Todd Haynes nous livrait une création dont il a le secret, variation sur 2 ersatz d' Iggy et Bowie en pleine période glam traité à la manière de Citizen Kane. J'adore ce réalisateur!

9-STARSHIP TROOPERS Paul Verhoeven
Alors qu'on traitait stupidement son film de "nazi" à sa sortie, Paul Verhoeven avait tout compris et annonçait les croisades à venir de Bush et Cheney. L'Amérique prend encore très cher comme toujours avec le cinéaste hollandais.

10-HARRY DANS TOUS SES ETATS Woody Allen
Le dernier grand film new yorkais de Woody? A vrai dire on ne sait plus trop tellement Allen enchaine les films mais en tout cas je me souviens que c'était du tout bon, la preuve: